Overblog
Editer la page Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
/ / /

Formation missionnaire pour le  Festival Anuncio - 20 août 2010 - Ste Baume

P. Eric Jacquinet

 

1. Pourquoi évangéliser ?

 

·        Parce que Jésus l’a demandé, dans le grand commandement missionnaire :
« Jésus leur [aux disciples] dit ces paroles :
« Allez donc, de toutes les nations faites des disciples,
les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit,  
et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde.
" » (Mt 28, 19-20)

·        Parce que Jésus l’a demandé pour le salut des personnes :
« Et il [Jésus] leur dit : " Allez dans le monde entier, proclamez l'Évangile à toute la création.  Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné. » (Mc 16, 15-16)

·        Parce que Jésus l’a fait pour le salut de Zachée :
" Aujourd'hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. " (Lc 19, 1-10)

·        Parce que le salut est donné à celui qui croit au Christ Jésus ; or comment croire sans avoir entendu l’évangile du salut ?
« Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
Mais comment l'invoquer sans d'abord croire en lui ?
Et comment croire sans d'abord l'entendre ?
Et comment entendre sans prédicateur ?  
Et comment prêcher sans être d'abord envoyé ?
selon le mot de l'Écriture : Qu'ils sont beaux les pieds des messagers de la bonne nouvelle !
 » (Rm 10, 13-15) 

·        Parce que c’est une nécessité pour le croyant :
« Annoncer l'Évangile en effet n'est pas pour moi un titre de gloire ;
c'est une nécessité qui m'incombe.
Oui, malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile !
 » (1 Co 9, 16)

·        Parce que l’Eglise existe pour évangéliser :
« Nous voulons confirmer une fois de plus que la tâche d’évangéliser tous les hommes constitue la mission essentielle de l’Eglise, tâche et mission que les mutations vastes et profondes de la société actuelle ne rendent que plus urgentes.
Evangéliser est, en effet, la grâce et la vocation propre de l’Eglise, son identité la plus profonde. Elle existe pour évangéliser, c’est-à-dire pour prêcher et enseigner, être le canal du don de la grâce, réconcilier les pécheurs avec Dieu, perpétuer le sacrifice du christ dans la sainte messe, qui est le mémorial de sa mort et de sa résurrection glorieuse.
 »
(pape Paul VI, lettre apostolique post-synodale Evangelii nuntiandi, 1975, n°14)

·        Parce que c’est la mission des baptisés :
« Tous les fidèles ont le devoir et le droit de travailler à ce que le message divin du salut atteigne sans cesse davantage tous les hommes de tous les temps et de tout l'univers. » (code de droit canonique, canon 211)

·        Une urgence pour notre pays !

 

2. Qu’est-ce qu’évangéliser ?

 

  • Le synode des évêques de 1974 sur l'évangélisation (à Rome) : chaque continent avait sa vision de l'évangélisation. Lors de la première moitié du synode, les prises de position des différents groupes d’évêques étaient tellement antagonistes qu’elles semblaient rendre impossible une synthèse cohérente. Les évêques sud-américains la concevaient sous l’angle de la lutte pour la justice sociale, ceux de l’Afrique à partir de l’inculturation, ceux de l’Asie à partir du dialogue interreligieux, et ceux de l’Occident à partir de la sécularisation. Le synode pouvait-il donner une parole claire et unifiée sur l’évangélisation ?

    Après ces interventions, un groupe de travail mené par Mgr Karol Wojtyla rédigea une note qui offrait une synthèse inespérée. Elle disait :

    « En écoutant ou en lisant vos interventions, j’ai été sensible à la crainte de négliger quelqu’un des éléments de cette donnée complexe que nous désignons sous le nom d’ « évangélisation » : il est très important de rassembler tous les traits que vous avez notés. Et il ne suffit pas de les aligner, car ils se complètent mutuellement, en sorte qu’il faut les réunir pour obtenir un concept intégral d’évangélisation. Pour mieux mettre en lumière la complémentarité d’éléments apparemment opposés, nous allons nous efforcer de proposer en conjonction ces concepts qui s’appellent mutuellement. »[1]

    Dans sa lettre apostolique sur l’évangélisation dans le monde moderne, Paul VI reprendra cette idée-clé de l’intégration :

    « Dans l’action évangélisatrice de l’Eglise, il y a certainement des éléments et des aspects à retenir. Certains sont tellement importants que l’on aura tendance à les identifier simplement avec l’évangélisation. L’on a pu ainsi définir l’évangélisation en termes d’annonce du Christ à ceux qui l’ignorent, de prédication, de catéchèse, de baptême et d’autres sacrements à conférer. Aucune définition partielle et fragmentaire ne donne raison de la réalité riche, complexe et dynamique qu’est l’évangélisation, sinon au risque de l’appauvrir et même de la mutiler. Il est impossible de la saisir si l’on ne cherche pas à embrasser du regard tous ses éléments essentiels. […]

    Au terme de ces considérations sur les sens de l’évangélisation, une dernière observation, que Nous estimons éclairante pour les réflexions qui suivent, doit être formulée. L’évangélisation, avons-Nous dit, est une démarche complexe, aux éléments variés : renouveau de l’humanité, témoignage, annonce explicite, adhésion du cœur, entrée dans la communauté, accueil des signes, initiative d’apostolat. Ces éléments peuvent apparaître contrastants, voire exclusifs. Ils sont en réalité complémentaires et mutuellement enrichissants. Il faut toujours envisager chacun d’eux dans son intégration aux autres. La valeur du récent Synode a été de nous avoir constamment invités à composer ces éléments, plutôt qu’à les opposer entre eux, pour avoir la pleine compréhension de l’activité évangélisatrice de l’Eglise. » [2]

    A cette lumière, nous comprenons qu’aucun des éléments pris séparément ne dit correctement ce qu’est l’évangélisation. Car il s’agit d’une réalité complexe qui les intègre tous.



    [1] In : l’Eglise des cinq continents, principaux textes du Synode des Evêques, Rome 1974, Le Centurion, Paris, 1975, p. 147.

    [2] Paul VI, Evangelii Nuntiandi, 1975, n°17 et 24.

 

  • « Dans l’action évangélisatrice de l’Eglise, il y a certainement des éléments et des aspects à retenir. Certains sont tellement importants que l’on aura tendance à les identifier simplement avec l’évangélisation. L’on a pu ainsi définir l’évangélisation en termes d’annonce du Christ à ceux qui l’ignorent, de prédication, de catéchèse, de baptême et d’autres sacrements à conférer. Aucune définition partielle et fragmentaire ne donne raison de la réalité riche, complexe et dynamique qu’est l’évangélisation, sinon au risque de l’appauvrir et même de la mutiler. Il est impossible de la saisir si l’on ne cherche pas à embrasser du regard tous ses éléments essentiels. […]
     L’évangélisation est une démarche complexe, aux éléments variés : renouveau de l’humanité, témoignage, annonce explicite, adhésion du cœur, entrée dans la communauté, accueil des signes, initiative d’apostolat. Ces éléments peuvent apparaître contrastants, voire exclusifs. Ils sont en réalité complémentaires et mutuellement enrichissants. Il faut toujours envisager chacun d’eux dans son intégration aux autres. La valeur du récent Synode a été de nous avoir constamment invités à composer ces éléments, plutôt qu’à les opposer entre eux, pour avoir la pleine compréhension de l’activité évangélisatrice de l’Eglise. »

    (pape Paul VI, lettre apostolique Evangelii nuntiandi, 1975, n°14)

    A cette lumière, nous comprenons qu’aucun des éléments pris séparément ne dit correctement ce qu’est l’évangélisation. Car il s’agit d’une réalité complexe qui les intègre tous. La première annonce est donc un élément central, parmi d’autres, de l’évangélisation

 

  • Un acte de foi, en Jésus sauveur

 

  • Un acte d’amour pour la personne, au nom du Christ Jésus

"Le Seigneur nous a envoyés évangéliser les hommes. Mais as-tu déjà réfléchi à ce qu’est évangéliser les hommes ? Evangéliser un homme, vois-tu, c’est lui dire : Toi aussi, tu es aimé de Dieu, dans le Seigneur Jésus. Et pas seulement le lui dire, mais le penser réellement. Et pas seulement le penser, mais se comporter avec cet homme de telle manière qu’il sente et découvre qu’il y a en lui quelque chose de sauvé, quelque chose de plus grand et de plus noble que ce qu’il pensait, et qu’il s’éveille ainsi à une nouvelle conscience de soi. Tu ne peux le faire qu’en lui offrant ton amitié. Une amitié réelle, désintéressée, sans condescendance, faite de confiance et d’estime profondes.

Il nous faut aller vers les hommes. La tâche est immense. Le monde des hommes est un immense champ de lutte pour la richesse et la puissance. Et trop de souffrances et d’atrocités leur cachent le visage de Dieu. Il ne faut surtout pas qu’en allant vers eux nous leur apparaissions comme une nouvelle espèce de compétiteurs. Nous devons être au milieu d’eux les témoins pacifiés de Tout-Puissant, des hommes sans convoitises et sans mépris, capables de devenir réellement leurs amis. C’est notre amitié qu’ils attendent, une amitié qui leur fasse sentir qu’ils sont aimés de Dieu et sauvés en Jésus-Christ."

(Eloi Leclerc, Sagesse d’un pauvre, Desclée de Brouwer, Paris, 1991, p. 138-139)

 

  • Un acte d’espérance, en l’action de l’Esprit dans la vie des personnes

3. Clés pour évangéliser

 

7 clés pour une démarche d’évangélisation, d’après la lettre de Paul VI, evangelii nuntiandi :

 

1. Accueillir et servir l’humanité

            - charité, compassion

            - écoute, gratuité, bienveillance

            - service des personnes, choisir de préférence les personnes seules, pauvres

 

2. Annoncer le Christ

            - témoignage de vie

            - témoignage de foi

            - place de la parole de Dieu

            - centralité du mystère pascal : Croix et Résurrection du Christ

 

3. Proposer une démarche de foi

            - invitation à poser un acte de foi en Christ

            - gestes symboliques : mettre un cierge, signe de croix avec eau bénite, embrasser Croix

- écoute de la Parole de Dieu

            - inviter à fréquenter des lieux de ruptures pour une expérience spirituelle

            - appel à la conversion, petites décisions

           

4. Faire entrer dans la communauté

            - mise en relation, suivi

            - prière missionnaire de la communauté

 

5. Ouverture à la vie sacramentelle

            - proposer baptême, confirmation, eucharistie, sacrement du pardon, mariage

 

6. Formation de l’intelligence

            - Chercher la vérité, rendre raison de la foi

            - Se situer face au relativisme intellectuel et moral

            - faire accéder au trésor de l’Eglise (Ecriture, Tradition, Catéchisme de l’Eglise Catholique)

 

7. Envoi en mission

            - avec d’autres, responsabilité adaptée

 

4. En guise d’envoi

-         De bons critères d’évaluation du missionnaire :

o       la peur,

o       le sentiment de ne pas savoir faire,

o       la conscience de ne pas être digne, d’être trop pécheur

o       l’incapacité d’être missionnaire seul

-         les moyens :

o       la foi en l’infinie Miséricorde de Dieu

o       la prière et la vie sacramentelle (rappel baptême-confirmation, eucharistie, confession)

o       partir deux par deux (Lc 10, 1)

o       Demander les dons de l’Esprit Saint par Marie : joie et charité

-         Le modèle : la Visitation de Marie à Elisabeth (Lc 1, 39-56)

Partager cette page
Repost0

Pour Me Contacter

  • : Le blog d'Eric Jacquinet
  • : articles, vidéos, publications diverses
  • Contact

Bienvenue !

Chers amis,

vous trouverez sur ce blog

des enseignements,

des témoignages sur les jeunes

et les JMJ

de bonnes vidéos,

des réflexions sur l'évangélisation

et quelques publications.

Bonne lecture !

Biographie

Recherche

Pour visiter Rome

Archives

Catégories

livres et contributions

 

Frappez et on ouvrirafidèles jusqu'à l'audacelivre compassion
paroisse et nouvelle évangélisationprêtres et laics ds la mission IEV 273 NS FDR